jeudi 20 novembre 2014

ENTREVUE AVEC "LE FORGERON D'OR"


Mercredi, le 19 novembre 2014, j’ai eu l’immense plaisir d’aller tourner une émission chez Le Forgeron d’Or, à Sainte-Marie, et d’y rencontrer les propriétaires Agnès Goujon et Richard Grenier. Quel accueil chaleureux! J’ai eu droit à la présentation de leur équipe, à une visite de la boutique et de l’atelier et à des démonstrations … sans compter toutes les généreuses informations données par Richard. Mes yeux de fille ont été comblés par le très beau et mon cœur nourrit de l’espoir de pouvoir me procurer au moins une de leurs magnifiques créations!
 
 

De l’Or « made in Beauce » ... toute une histoire!
 
En 1846, le premier morceau d’or fut trouvé à St-François (devenu Beauceville), sur la rivière Gilbert, par une jeune fille du nom de Clothilde Gilbert : Mon père m’avait envoyé, un dimanche matin, chercher un cheval au champ pour aller à la messe et, en voulant passer par la rivière, j’ai aperçu au bord de l’eau quelque qui brillait. Je l’ai ramassé pour le montrer à papa. Je ne croyais pas que ce caillou jaune ferait tant de tapage. Un vulgaire caillou vendu 42$ en 1866 (extrait de la brochure « Les mines d’or de la Beauce », de W. Champman, en janvier 1881).
http://archive.org/stream/cihm_00577/cihm_00577_djvu.txt

Richard m’apprend qu’il est encore possible de trouver de l’or en Beauce. C’est certain qu’il y en a encore beaucoup, mais il faut être propriétaire des claims et il faut demander la permission avant de fouiller. À l’automne, plusieurs prospecteurs viennent le voir avec leurs pépites et lui demandent de faire des bijoux avec leur propre or. Il y en a plus qu’on peut l’imaginer. On entend parler du Klondike, de l’Abitibi, mais on entend très peu parler de la ruée vers l’or des années 1800 jusqu’à 1900. On dit qu’il y avait entre 2 000 et 3 000 prospecteurs en Beauce à la fin de 1800!


Des noces d’argent pour la boutique des propriétaires

Richard est très fier d’annoncer, qu’afin de souligner leur 25e anniversaire d’existence, ils feront tirer, le 31 décembre prochain, un lingot de 100g en or 10 carats sur lequel il y a l’inscription « made in Beauce ». Pour avoir la chance de le gagner, rien de plus simple … il suffit de passer à la boutique et de compléter un coupon de participation.


Deux points de vente pour vous servir

Sainte-Marie

À l’ouverture en 1989, la boutique de Sainte-Marie a été située sur la rue Notre-Dame durant trois ans. La boutique a ensuite déménagé pour s’installer durant dix-huit ans sur l’avenue Marguerite-Bourgeoys. Finalement, depuis près de quatre ans, la boutique se trouve sur le boulevard Vachon. Cet endroit est à la fois une boutique, un atelier et un économusée. Donc, toute la production se fait à Sainte-Marie.
 
L’économusée  présente différents artéfacts, des pièces qui proviennent du Musée de la Civilisation, du Musée Ramsay et de Parc Canada. Des pièces qui attirent toujours un peu plus les gens. On y retrouve entre autres  la reproduction de la plus grosse pépite d’or, la  McDonald (45 onces, soit 6 ‘’ ¾ sur 2 ‘’ ¾) qui a été trouvée ici en Beauce, dans la rivière Gilbert, en 1867.

Petit-Champlain à Québec

Une nouvelle boutique a pignon sur rue dans le Petit-Champlain à Québec; qui a d’ailleurs remporté cette année le titre de plus belle rue au Canada! Située dans un très lieu touristique, c’est un point de détail de bijoux beaucerons. Les bijoux vendus partent ensuite se promener un peu partout sur la planète. Richard éprouve toujours le plaisir de vendre un produit beauceron à un chinois! C’est l’endroit idéal pour offrir des feuilles d’érable, des esquimaux et des inukshuks. La boutique propose également des peintures autochtones peintes sur des peaux naturelles d’animaux confectionnées par le collectif Danaki.


Pourquoi un économusée dans la boutique?

 Faire partie du réseau des économusées donne une certaine notoriété, apporte de nombreux avantages et permet de sortir un peu de l’environnement habituel. Au départ, quand on demande à en faire partie, le produit est évalué par des spécialistes du milieu. Ensuite, des historiens viennent pour vérifier des choses, instruire des histoires et faire de la recherche. Richard m’informe que, contrairement à la croyance populaire, un orfèvre ne fabrique pas les bijoux. Le 1er orfèvre au Québec est Jean de Lavoisier, arrivé en 1635 et il fabriquait des calices.

À titre d’exemple, puisque chez le Forgeron d’Or ils aiment faire des bijoux faits à partir de fragments de météorite, les chercheurs ils sont allés chercher toute la documentation sur les météorites. Cette fois, Richard m’apprend qu’un météorite est tombé à St-Jean-sur-Richelieu en 1991 ou 1994. Charlevoix et Manicouagan sont d’ailleurs des impacts de météorites.
 
Le couple a commencé à s’intéresser aux météorites lorsqu’il a acheté son premier fragment lors d’un voyage à Hansbury en Australie, dans le New South Whale. Toujours aussi instructif, Richard m’explique qu’il est possible d’en trouver partout. Nous pouvons faire une petite expérience en laissant une bassine sous la pluie lors d’une grosse tempête. Une fois l’orage passé, il suffit de passer un aimant dans le fond du bassin. Toutes les particules qui seront récupérées seront principalement de la poussière cosmique. Puisqu’ils sont également gemmologues, ils peuvent authentifier les morceaux en les coupant, en les  polissant, en les sablant, puis en mettant une goutte d’acide nitrique qui créera une cristallisation.


L’expérience multidisciplinaire du Forgeron

Richard a toujours été dans le milieu des arts et il aime de temps en temps s’amuser et faire des pièces originales. Il a déjà fait de la sculpture sur bois en passant par St-Jean-Port-Joli. Il a déjà travaillé à la Céramique de Beauce et est ensuite devenu céramiste dans les années ’70. Il a également travaillé avec les métaux, le bronze, l’aluminium et a par la suite commencé à faire de la bijouterie.

Il présente Agnès comme étant la véritable propriétaire du Forgeron d’Or. Elle est spécialisée dans le diamant canadien. C’est elle qui  vérifie, étiquette et place les diamants dans des boîtes pour en faire une belle présentation. Puisque les diamants canadiens sont accompagnés d’un certificat, elle doit vérifier les numéros de série de chacun. L’équipe peut ensuite prendre la relève avec la vente et le montage sur un bijou.


Plus qu’une équipe … une véritable famille!

Chez le Forgeron d’Or, le travail d’équipe est très important et on sent bien que les propriétaires éprouvent de la confiance et un profond respect envers chaque employé; qu’ils considèrent comme une famille! On voit bien la complicité entre chacun et le plaisir de travailler ensemble. Aussi, tout le travail est vérifié et est accompli avec minutie dans tous les départements.

Le Forgeron d’Or compte dorénavant 4 joailliers, 1 horloger et une équipe de conseillères. Le couple est choyé de travailler avec leurs deux filles qui souhaitent prendre la relève; l’une est gérante à Québec et l’autre travaille à Sainte-Marie. Quoique Richard s’amuse à dire que c’est peut-être leur petite-fille qui vient de naître qui deviendra la future patronne!

J’ai eu l’occasion de rencontrer et d’observer à l’œuvre les joaillières Sophie et Marie-France qui font partie de l’équipe depuis respectivement 15 et 20 ans. Il y a aussi Danie qui est spécialiste du département des perles depuis plus de 10 ans. Cette dernière travaille avec la vraie technique, c’est-à-dire que son fil est retourné et replié sur lui-même; ce qui rend le bijou est plus solide pour durer plusieurs années.

J’ai également eu droit à la démonstration du coulage d’un lingot d’or par Sophie. Richard m’a décrit le procédé comme suit : à l’aide d’un chalumeau, il faut réchauffer la lingotière, faire chauffer le métal (l’or).  Lorsque le métal commence à fondre tranquillement, la couleur devient très vive. Il  faut ensuite mettre un peu d’acide borique qui sert à empêcher l’oxydation du métal. L’or étant un métal qui n’oxyde pas, ce ne serait pas nécessaire si c’était de l’or pur. Puis, lorsque le métal est en fusion, qu’il est très liquide, il est coulé. En une fraction de seconde, coulage et démoulage du lingot d’or.

Marie-France, quant à elle, m’a démontré un autre procédé de coulage qui consiste à la cire perdue par la force centrifuge. Le procédé consiste à sortir du four un  cylindre qui y est demeuré de 7 à 8 heures (1 350 degrés). Pour débuter, il faut remonter le mécanisme de la centrifugeuse et ajouter le métal dans le creuset. À l’aide d’un chalumeau, il faut faire fondre le métal et ajouter de l’acide borique. Lorsque le métal est complètement en fusion, il faut déclencher la centrifugeuse qui tourne 30 secondes; le métal pénètre alors dans le creux où la cire a été fondue (cette technique date de l’époque des Romains). La pièce doit  refroidir toute la nuit avant le démoulage du lendemain.
 

Si je veux me départir de mes vieux bijoux, pourrez-vous récupérer l’or?

Pour Richard, la question est importante et mérite une réponse. Il peut y avoir plusieurs possibilités, ça dépend de la quantité d’or et du sentiment éprouvé. Si vous aviez l’or de votre arrière-grand-mère et que vous y teniez, c’est éventuellement possible, dans la majorité des cas. Si ce sont de vieilles chaînes, le résultat donnera un métal un peu moins beau. Mais, si ce sont des bagues pour un minimum de 10 grammes, il peut prendre l’or, le faire fondre et en faire un lingot devant nous. Ce dernier pourrait éventuellement servir à fabriquer un jonc simple. Un travail plus élaboré prendrait plus de temps et coûterait un certain prix.

Il a également la possibilité de racheter l’or. Cependant, il spécifie que les bijoux fabriqués et destinés à la vente chez Le Forgeron d’Or ne sont jamais fabriqués avec du vieil or.  L’or racheté est fondu en un lingot qui est envoyé à la raffinerie, puis retourné en or pur.


Une visite vaut mille mots

Bien avant ce tournage, j’avais eu l’occasion de m’y rendre pour découvrir la boutique. Dès mon arrivée, j’avais reçu un très bon accueil. Puisque c’était ma première visite, j’avais été invitée à visionner une vidéo très intéressante de l’Économusée. Sans empressement, j’avais pu ensuite regarder très librement les bijoux en vitrines sur les deux étages, voir les artéfacts et lire les informations. Il y a des bijoux de qualité à la portée de toutes les bourses. Il y a aussi des bijoux originaux et sculptés qui portent bien la signature du Forgeron d’Or. En plus, il y a toujours Richard prêt à nous raconter une bonne blague.

Qu’on y aille seul ou en groupe, nous sommes toujours merveilleusement bien accueillis au Forgeron d’Or! Chez le Forgeron d’Or, vous n’irez pas simplement voir ou magasiner un bijou … vous irez vivre une expérience dans le ravissement!

Merci Agnès et Richard!

Le Forgeron d’Or nous souhaite des Fêtes en Or!
 

C’est maintenant à votre tour de vous y rendre :
 
Boutique, Atelier et Économusée®
Heures d’ouverture:
Lundi au mercredi : 9h à 17h30
Jeudi et vendredi : 9h à 21h
Samedi : 9 h à 12 h

Boutique
23½, rue du Petit-Champlain, Québec, QC G1K 4H5

Visitez le site internet : www.leforgerondor.com
et suivez leur page Facebook https://fr-ca.facebook.com/pages/le-forgeron-dor/378012268146
 
Allez voir dès maintenant l’album photo de ma visite : https://www.facebook.com/couleursculturellesenbeauce
 
Voyez dès maintenant l’émission tournée pour la Télévision communautaire de Beauceville http://www.tvcb.ca/?vID=4061
 

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