Mercredi, le 19 novembre 2014, j’ai eu l’immense
plaisir d’aller tourner une émission chez Le Forgeron d’Or, à Sainte-Marie, et
d’y rencontrer les propriétaires Agnès Goujon et Richard Grenier. Quel accueil
chaleureux! J’ai eu droit à la présentation de leur équipe, à une visite de la
boutique et de l’atelier et à des démonstrations … sans compter toutes les
généreuses informations données par Richard. Mes yeux de fille ont été comblés
par le très beau et mon cœur nourrit de l’espoir de pouvoir me procurer au
moins une de leurs magnifiques créations!
De l’Or
« made in Beauce » ... toute une histoire!
En 1846, le premier morceau d’or fut trouvé à
St-François (devenu Beauceville), sur la rivière Gilbert, par une jeune fille
du nom de Clothilde Gilbert : Mon père m’avait envoyé, un dimanche matin,
chercher un cheval au champ pour aller à la messe et, en voulant passer par la
rivière, j’ai aperçu au bord de l’eau quelque qui brillait. Je l’ai ramassé
pour le montrer à papa. Je ne croyais pas que ce caillou jaune ferait tant de
tapage. Un vulgaire caillou vendu 42$ en 1866 (extrait de la brochure
« Les mines d’or de la Beauce », de W. Champman, en janvier 1881).
http://archive.org/stream/cihm_00577/cihm_00577_djvu.txt
Richard m’apprend qu’il est encore possible de
trouver de l’or en Beauce. C’est certain qu’il y en a encore beaucoup, mais il
faut être propriétaire des claims et il faut demander la permission avant de
fouiller. À l’automne, plusieurs prospecteurs viennent le voir avec leurs
pépites et lui demandent de faire des bijoux avec leur propre or. Il y en a
plus qu’on peut l’imaginer. On entend parler du Klondike, de l’Abitibi, mais on
entend très peu parler de la ruée vers l’or des années 1800 jusqu’à 1900. On
dit qu’il y avait entre 2 000 et 3 000 prospecteurs en Beauce à la fin de 1800!
Des noces d’argent
pour la boutique des propriétaires
Richard est très fier d’annoncer, qu’afin de
souligner leur 25e anniversaire d’existence, ils feront tirer, le 31
décembre prochain, un lingot de 100g en or 10 carats sur lequel il y a
l’inscription « made in Beauce ». Pour avoir la chance de le gagner,
rien de plus simple … il suffit de passer à la boutique et de compléter un
coupon de participation.
Deux points
de vente pour vous servir
Sainte-Marie
À l’ouverture en 1989, la boutique de Sainte-Marie a
été située sur la rue Notre-Dame durant trois ans. La boutique a ensuite
déménagé pour s’installer durant dix-huit ans sur l’avenue
Marguerite-Bourgeoys. Finalement, depuis près de quatre ans, la boutique se
trouve sur le boulevard Vachon. Cet endroit est à la fois une boutique, un atelier
et un économusée. Donc, toute la production se fait à Sainte-Marie.
L’économusée présente différents artéfacts,
des pièces qui proviennent du Musée de la Civilisation, du Musée Ramsay et de
Parc Canada. Des pièces qui attirent toujours un peu plus les gens. On y
retrouve entre autres la reproduction de
la plus grosse pépite d’or, la McDonald
(45 onces, soit 6 ‘’ ¾ sur 2 ‘’ ¾) qui a été trouvée ici en Beauce, dans la
rivière Gilbert, en 1867.
Petit-Champlain à Québec
Une nouvelle boutique a pignon sur rue dans le
Petit-Champlain à Québec; qui a d’ailleurs remporté cette année le titre de
plus belle rue au Canada! Située dans un très lieu touristique, c’est un point
de détail de bijoux beaucerons. Les bijoux vendus partent ensuite se promener
un peu partout sur la planète. Richard éprouve toujours le plaisir de vendre un
produit beauceron à un chinois! C’est l’endroit idéal pour offrir des feuilles
d’érable, des esquimaux et des inukshuks. La boutique propose également des
peintures autochtones peintes sur des peaux naturelles d’animaux confectionnées
par le collectif Danaki.
Pourquoi un
économusée dans la boutique?
Faire partie du réseau des économusées donne une certaine
notoriété, apporte de nombreux avantages et permet de sortir un peu de
l’environnement habituel. Au départ, quand on demande à en faire partie, le
produit est évalué par des spécialistes du milieu. Ensuite, des historiens viennent
pour vérifier des choses, instruire des histoires et faire de la recherche.
Richard m’informe que, contrairement à la croyance populaire, un orfèvre ne
fabrique pas les bijoux. Le 1er orfèvre au Québec est Jean de
Lavoisier, arrivé en 1635 et il fabriquait des calices.
À titre d’exemple, puisque chez le Forgeron d’Or ils
aiment faire des bijoux faits à partir de fragments de météorite, les
chercheurs ils sont allés chercher toute la documentation sur les météorites.
Cette fois, Richard m’apprend qu’un météorite est tombé à St-Jean-sur-Richelieu
en 1991 ou 1994. Charlevoix et Manicouagan sont d’ailleurs des impacts de
météorites.
Le couple a commencé à s’intéresser aux météorites
lorsqu’il a acheté son premier fragment lors d’un voyage à Hansbury en
Australie, dans le New South Whale. Toujours aussi instructif, Richard
m’explique qu’il est possible d’en trouver partout. Nous pouvons faire une
petite expérience en laissant une bassine sous la pluie lors d’une grosse
tempête. Une fois l’orage passé, il suffit de passer un aimant dans le fond du
bassin. Toutes les particules qui seront récupérées seront principalement de la
poussière cosmique. Puisqu’ils sont également gemmologues, ils peuvent
authentifier les morceaux en les coupant, en les polissant, en les sablant, puis en mettant une
goutte d’acide nitrique qui créera une cristallisation.
L’expérience
multidisciplinaire du Forgeron
Richard a toujours été dans le milieu des arts et
il aime de temps en temps s’amuser et faire des pièces originales. Il a déjà fait
de la sculpture sur bois en passant par St-Jean-Port-Joli. Il a déjà travaillé
à la Céramique de Beauce et est ensuite devenu céramiste dans les années ’70. Il
a également travaillé avec les métaux, le bronze, l’aluminium et a par la suite
commencé à faire de la bijouterie.
Il présente Agnès comme étant la véritable
propriétaire du Forgeron d’Or. Elle est spécialisée dans le diamant canadien.
C’est elle qui vérifie, étiquette et
place les diamants dans des boîtes pour en faire une belle présentation.
Puisque les diamants canadiens sont accompagnés d’un certificat, elle doit vérifier
les numéros de série de chacun. L’équipe peut ensuite prendre la relève avec la
vente et le montage sur un bijou.
Plus qu’une
équipe … une véritable famille!
Chez le Forgeron d’Or, le travail d’équipe est très
important et on sent bien que les propriétaires éprouvent de la confiance et un
profond respect envers chaque employé; qu’ils considèrent comme une famille! On
voit bien la complicité entre chacun et le plaisir de travailler ensemble.
Aussi, tout le travail est vérifié et est accompli avec minutie dans tous les
départements.
Le Forgeron d’Or compte dorénavant 4 joailliers, 1
horloger et une équipe de conseillères. Le couple est choyé de travailler avec
leurs deux filles qui souhaitent prendre la relève; l’une est gérante à Québec
et l’autre travaille à Sainte-Marie. Quoique Richard s’amuse à dire que c’est
peut-être leur petite-fille qui vient de naître qui deviendra la future
patronne!
J’ai eu l’occasion de rencontrer et d’observer à
l’œuvre les joaillières Sophie et Marie-France qui font partie de l’équipe
depuis respectivement 15 et 20 ans. Il y a aussi Danie qui est spécialiste du département
des perles depuis plus de 10 ans. Cette dernière travaille avec la vraie
technique, c’est-à-dire que son fil est retourné et replié sur lui-même; ce qui
rend le bijou est plus solide pour durer plusieurs années.
J’ai également eu droit à la démonstration du
coulage d’un lingot d’or par Sophie. Richard m’a décrit le procédé comme
suit : à l’aide d’un chalumeau, il faut réchauffer la lingotière, faire
chauffer le métal (l’or). Lorsque le
métal commence à fondre tranquillement, la couleur devient très vive. Il faut ensuite mettre un peu d’acide borique
qui sert à empêcher l’oxydation du métal. L’or étant un métal qui n’oxyde pas,
ce ne serait pas nécessaire si c’était de l’or pur. Puis, lorsque le métal est
en fusion, qu’il est très liquide, il est coulé. En une fraction de seconde,
coulage et démoulage du lingot d’or.
Marie-France, quant à elle, m’a démontré un autre
procédé de coulage qui consiste à la cire perdue par la force centrifuge. Le
procédé consiste à sortir du four un
cylindre qui y est demeuré de 7 à 8 heures (1 350 degrés). Pour
débuter, il faut remonter le mécanisme de la centrifugeuse et ajouter le métal
dans le creuset. À l’aide d’un chalumeau, il faut faire fondre le métal et
ajouter de l’acide borique. Lorsque le métal est complètement en fusion, il
faut déclencher la centrifugeuse qui tourne 30 secondes; le métal pénètre alors
dans le creux où la cire a été fondue (cette technique date de l’époque des Romains).
La pièce doit refroidir toute la nuit
avant le démoulage du lendemain.
Si je veux
me départir de mes vieux bijoux, pourrez-vous récupérer l’or?
Pour Richard, la question est importante et mérite
une réponse. Il peut y avoir plusieurs possibilités, ça dépend de la quantité
d’or et du sentiment éprouvé. Si vous aviez l’or de votre arrière-grand-mère et
que vous y teniez, c’est éventuellement possible, dans la majorité des cas. Si
ce sont de vieilles chaînes, le résultat donnera un métal un peu moins beau.
Mais, si ce sont des bagues pour un minimum de 10 grammes, il peut prendre l’or,
le faire fondre et en faire un lingot devant nous. Ce dernier pourrait
éventuellement servir à fabriquer un jonc simple. Un travail plus élaboré
prendrait plus de temps et coûterait un certain prix.
Il a également la possibilité de racheter l’or. Cependant,
il spécifie que les bijoux fabriqués et destinés à la vente chez Le Forgeron
d’Or ne sont jamais fabriqués avec du vieil or.
L’or racheté est fondu en un lingot qui est envoyé à la raffinerie, puis
retourné en or pur.
Une visite
vaut mille mots
Bien avant ce tournage, j’avais eu l’occasion de
m’y rendre pour découvrir la boutique. Dès mon arrivée, j’avais reçu un très
bon accueil. Puisque c’était ma première visite, j’avais été invitée à
visionner une vidéo très intéressante de l’Économusée. Sans empressement,
j’avais pu ensuite regarder très librement les bijoux en vitrines sur les deux
étages, voir les artéfacts et lire les informations. Il y a des bijoux de
qualité à la portée de toutes les bourses. Il y a aussi des bijoux originaux et
sculptés qui portent bien la signature du Forgeron d’Or. En plus, il y a
toujours Richard prêt à nous raconter une bonne blague.
Qu’on y aille seul ou en groupe, nous sommes
toujours merveilleusement bien accueillis au Forgeron d’Or! Chez le Forgeron
d’Or, vous n’irez pas simplement voir ou magasiner un bijou … vous irez vivre
une expérience dans le ravissement!
Merci Agnès et Richard!
Le Forgeron d’Or nous souhaite des Fêtes en Or!
C’est maintenant à votre tour de vous y
rendre :
Boutique, Atelier et Économusée®
Heures d’ouverture:
Lundi au mercredi : 9h à 17h30
Jeudi et vendredi : 9h à 21h
Samedi : 9 h à 12 h
Boutique
23½, rue du
Petit-Champlain, Québec, QC G1K 4H5
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